C’était vous, c’était peut être moi. Nous étions deux.

Surpris dans nos vies par une force venue de nulle part, et qui vous guide amoureusement vers l’inconnu. A peine sorti d’une vie pleine de solennité et de perfection. Une vie dont on ne rêve pas, qui défile comme le paysage derrière la fenêtre d’un train.

Une vie toute tracée, sûre, réelle, obéissante, rassurante. Une vie simple, sans émerveillement, mais simplement belle, tragiquement belle.

C’est comme si le cœur avait entendu l’appel de détresse de la vie. Cet appel que personne ne peut comprendre. Ni entendre. Pas même soi.

Et c’est arrivé. Sans un murmure. Juste une résonance infime. Comme deux regards qui se croisent et qui ne pourront plus jamais s’oublier.

Un visage que l’on porte en soi, sans promesses qui l’accompagne. Une simple promesse de la vie. Une promesse céleste que l’on n’honorera jamais, mais qui par sa légèreté, nous accompagnera partout à présent. Et nous survivra.

Dans ce visage, on place tout l’amour que l’on porte en soi. On se surprend à lui dédier ses plus tendres secrets, ses plus infimes doléances. On le maudit pour ce qu’il nous rappelle. Impuissant que l’on est de plonger dans le sombre de ses yeux.

Impuissant que l’on est de faire le vide.

On se trahit soi-même à penser que ce n’est rien, que la vie s’est trompée. Et puis on se surprend à l’aimer, à lui dédier ses sourires et ses plus intimes confidences. On se surprend à vouloir tout savoir de ce visage qui n’a besoin d’aucun mot pour se livrer, et l’espace d’un sourire, on comprend ce que l’on savait depuis toujours, ce visage sera celui de l’amour.

Tout s’illumine alors et l’on plonge dans ce visage. Inévitablement. Naturellement comme si les forces du monde, elles aussi se soumettaient et entraient dans la plus douces des rencontres. La rencontre de sa vie avec l’amour. La rencontre de deux vies qui se sont trouvées, liées, faites pour s’attendre, dans la plus pure des tragédies. La rencontre de deux destins qui vont se lier et plonger ensemble dans les eaux troubles du manque.

Rien ne leur manquera jamais autant que ce rayonnement qu’ils ont vu naître l’un sur l’autre.