Le cœur s’envole, les corps ont quitté la terre des survivants, les yeux se figent à tout jamais sur ce visage baigné de la plus troublante et irrationnelle des lumières.

Le corps tout entier vibre. Transi de pureté et d’amour pour cette inconnue, à la fois innocente et tragiquement coupable.

L’inattendue.

Pas une nuit ne passe sans la toucher. Pas une nuit ne passe sans elle. Plus aucune nuit ne sera sans elle.

L’irrationnelle obsession vous entraîne là où vous n’auriez jamais pensé aller. Elle vous enchaîne au désir, comme l’esclave est enchaîné à la galère. Qu’importe où cela vous mène. La vie d’avant, elle – même, ne vous a jamais mené nulle part. La vie d’avant ne vous menait que là où vous étiez destiné à errer.

Désormais vous errez entre la pensée tragique de la revoir pour la dernière fois, et celle de ne devoir plus jamais la toucher. Chaque moment volé à la vie vous donne les plus belles promesses sans jamais qu’un mot ne soit prononcé.

Ce qui existe entre vous tient dans un souffle, une fraction de seconde d’éternité, comme si une seule suffisait à tout et pour toujours.

Vous ne la connaissiez pas, vous ne saviez pas qu’elle existait. Ni pour vous, ni pour personne. Vous ne l’attendiez pas.

Aujourd’hui le seul air que vous acceptez de respirer est celui qui circule comme un courant d’air entre vos deux peaux. Cet air qui s’enfuit entre deux tendres mots, ceux là même que l’on glisse entre le cœur et le cœur.

La vie dans la vie.