Pour Sakineh…..
A cette justice de pacotille, servie par des hommes qui se prennent pour Dieu….. D’une mondialisation inévitable pour le buisness, mais bien incapable pour le respect des Droits des Hommes et celui des Femmes.
De cet Intolérable crime qui pourrait se produire sous l’oeil impuissant de nos sociétés, dites si civilisées… A cette femme, que je ne connais pas, et pourtant, que je porte en moi. A cette femme à qui j’envoie tout mon amour, et je l’avoue, le peu de courage qu’il me reste pour affronter encore ce monde…. Un monde dans lequel je ne me reconnaitrai plus si jamais l’Intolérable se produisait.
Sakineh, je ne vous connais pas, je ne veux rien savoir, car je ne suis pas à même de vous juger. Car voilà, où nous mène le jugement infondé, la haine injustifiée, et la bétise caractérisée. Une justice existe bien, mais une justice sans cruauté, aucune, sans animalité, sans obscurantisme.
C’est pourquoi je ne peux me taire, je ne peux m’empécher de pleurer, je ne peux m’empécher de vous aimer, et de vous vouloir encore à nos côtès. Dans ce combat bien inégal, mais dans lequel nous avons, nous, l’avantage d’avoir encore notre Humanité…..
Que nos mots, nos pensées, notre amour vous aide à continuer à vous battre…. Vous êtes là. Nous sommes là. Toujours. Lou Anne Salomé.
Ariane Ascaride :
« J’ai envie de crier à toutes les femmes, celles que je croise dans la rue qui font les courses, qui s’occupent de leurs enfants, qui sauvent des vies dans les hôpitaux, qui apprendre dans les écoles aux enfants à lire, qui se battent tous les jours pour que leurs filles puissent participer à la marche du monde, a celles qui refusent de toutes leurs forces avec courage d’être assimilées à l’obscurantisme, j’ai envie de crier: Levez-vous, faites entendre vos cris de révolte devant la négation de tout ce que nous sommes!
La mort immonde de cette femme au pays de l’inhumanité sera une porte ouverte à l’horreur qui guette notre moindre faiblesse pour nous abattre.
Et merci à tous les hommes qui nous accompagneront. »
Charlotte Gainsbourg :
« Quelle chance j’ai de vivre dans mon pays. Quelle chance de savoir que je serai jugée par mes lois, mes principes. Sakineh Mohammadi, de quel mal êtes-vous coupable? Quel crime mérite votre peine? Une pratique aussi arriérée, aussi inhumaine. La lapidation. D’un autre temps. Vous les hommes qui êtes ses juges, comment pouvez-vous ordonner un tel supplice? Je suis une femme du 21ème siècle. Solidaire de toutes les femmes. Libérez Sakineh Mohammadi. »
Isabelle Adjani :
« Sakineh, votre nom bat dans mon cœur, et mon coeur bat en vous écrivant. Votre nom est sur toutes les lèvres et se murmurera à faire crever les tympans des juges qui restent sourds aux gémissements des femmes dont vous êtes l’irréductible figure de liberté. Vous êtes la vraie femme, cruellement riche d’une possibilité inédite: celle qui charnellise un sens de la justice qui donne au monde entier un frisson de révolte; celle qui lui arracherait la peau si nous n’étions pas capables de vaincre l’obscurantisme délibéré d’hommes enragés par la puissance de votre existence.
Celle qui vous écrit n’est qu’une actrice française dont la vocation artistique tente de prendre sur elle, le plus humainement possible, les failles et les tourments d’héroïnes souvent tragiques. Elle n’est que l’infime prolongement du « fragment de notre destinée de femme » que vous représentez et de votre refus de ce « savoir mourir » imposé par ceux qui s’obsèdent, au nom d’une ignorance criminelle, à vouloir liquider la magnificence de votre dignité. Ils enragent jusqu’à la folie, ceux-là, à la seule idée de l’amour – mais oui – qu’il y a dans votre liberté. Je vous laisse, chère Sakineh, vous qui ne nous quittez pas. »
Carla Bruni-Sarkozy :
« Chère Sakineh,
Condamnée à être enterrée vivante, puis à être lapidée ! Votre beau visage, réduit en bouillie ! Vos yeux pleins de douleur et de dignité, votre front, votre cerveau, votre âme… transformés en cible pour des lanceurs de pierres, explosés, pulvérisés, en miettes ! Effroi et consternation ! Cette image de cauchemar qui nous révulse, cette image qui nous terrifie et qui semble issue de la nuit des temps, cette incroyable torture risque donc de devenir réalité.
Pour d’obscures raisons, avec une rage froide, des êtres semblables à vous et à moi en ont ainsi décidé, Sakineh. Des êtres qui s’arrogent le droit de vie et de mort sur celles qui ne leur obéissent pas.
Comment se taire après avoir pris connaissance de la sentence qui a été prononcée à votre encontre ? Ce qui risque de vous arriver blessera profondément toutes les femmes, tous les enfants, tous ceux qui portent en eux des sentiments d’humanité. Et pis encore, vous ne seriez pas la seule à risquer de subir cet effarant supplice…
Je ne vois pas le bien qui peut sortir de cette cérémonie macabre, quelles que soient les justifications juridiques avancées.
Répandre votre sang, priver vos enfants de leur mère, mais pourquoi ? Parce que vous avez vécu, parce que vous avez aimé, parce que vous êtes une femme, une Iranienne ?
Tout en moi se refuse à l’accepter. Le peuple iranien fait partie des nations les plus anciennes et les plus remarquables de la planète. Je ne comprends pas comment les héritiers d’une grande civilisation faite de tolérance et de raffinement pourraient être infidèles à cet héritage millénaire.
Vos juges doivent le savoir, Sakineh, votre nom est devenu un symbole sur la planète entière. Puissent-ils comprendre que, quelle que soit l’époque, quel que soit le lieu, ils ne pourront jamais se laver les mains d’un tel crime ?
Je suis fière de vivre dans un pays où la peine de mort a été abolie. Longtemps, elle a fait partie de nos lois, et je peux vous dire que cette abolition fut une victoire démocratique, très importante pour l’ensemble de notre peuple. Et si cette victoire devenait aussi la vôtre ? Et si la nation iranienne tournait le dos à cette pratique barbare ?
Je prie pour que la justice de votre pays sache faire preuve de clémence à votre égard, ainsi que pour les autres victimes qui risqueraient de subir le même supplice. En France, les enfants apprennent à l’école que la clémence est la principale vertu des gouvernants.
Du fond de votre cellule, sachez que mon mari plaidera votre cause sans relâche et que la France ne vous abandonnera pas. »
Jane Birkin :
« Au premier coup, elle saigne, les pierres sont choisies de bonne taille pour faire souffrir jusqu’à la mort certaine, donc pas trop grosses les pierres, sinon tu meurs trop vite, c’est pas du jeu, pas trop petites les pierres non plus, sinon ce n’est pas du spectacle, c’est lassant… car c’est un spectacle de voir une femme mourir, c’est la peine de mort venant du Moyen Age, une femme enterrée jusqu’au cou et la foule jette des pierres pour la tuer…
Mais cela se passe aujourd’hui, la mort par lapidation de l’Ancien testament va être pratiquée demain ou après demain pour Sakineh en Iran, parce qu’elle a commis un crime contre l’honneur des hommes, « adultère »… Les hommes vont donc se venger… Un spectacle odieux, que l’on croyait éteint, vestige des tortures biblique, ou de l’inquisition … Cette femme va mourir si nous n’essayons pas de la protéger avec nos pauvres mots, elle va mourir sans savoir qu’il y a des femmes comme elle, qui luttent avec des armes qui sont nos noms, espérant que nos leaders nous soutiennent, qu’ils parlent avec leurs voix puissantes, sachant que « son » gouvernement ne nous écoutera pas, nous, les gens. Mais si on est plusieurs, des millions a écrire ? Savez-vous Sakineh, que votre prénom jusqu’à ces derniers jours était le prénom d’une inconnue ? Aujourd’hui votre nom nous est cher, votre souffrance nous afflige, l’idée de votre mort est insupportable…«
Claude Miller :
« Sakineh, petite flamme.
Mon souffle se joint à celui de tous ceux qui méritent le nom de femmes et d’hommes, tous ceux qui ne supportent pas le mal qui t’est fait au nom d’une loi inhumaine. Que ta petite flamme continue à brûler malgré tout. »
Yamina Benguigui :
« Je condamne sans relâche ces extrémismes qui font de la femme musulmane un sous-être qui peut être battu, torturé, excisé, brûlé, lapidé. Ce combat, je le mène depuis 18 ans sans relâche. Je veux associer ma parole de musulmane à toutes les musulmanes qui n’ont pas le droit de crier notre indignation et notre honte. »
Bertrand Delanoé :
« Le sort réservé à Sakineh Mohammadi Ashtiani par les autorités iraniennes doit conduire à une mobilisation internationale sans faille. C’est la vie d’une femme qui est en jeu, face à la brutalité et à l’obscurantisme de ceux qui s’acharnent contre elle. Ce sont aussi les valeurs de liberté, d’égalité et de justice que chaque progressiste doit défendre en dénonçant l’inacceptable. Symbole d’un grand peuple oppressé, figure désormais universelle d’une dignité bafouée par des méthodes barbares, Sakineh doit vivre. C’est cet espoir et cette conviction qui me conduisent à m’engager, en m’associant sans réserve à cet appel. »
Nicolas Sarkozy :
Les mots de Nicolas Sarkozy pourraient être d’une importance capitale:
“(En Iran,) le régime exerce son contrôle par la répression et recourt massivement aux exécutions capitales, y compris sous la forme la plus odieuse, la lapidation, dont est menacée Mme (Sakineh) Mohammadi (Ashtiani)”, a dénoncé M. Sarkozy. Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a également affirmé que la France ne ménagerait “aucun effort pour (la) sauver d’une mort atroce”.